🌱 100 % végétale, bio et affinée à Marseille avec des méthodes traditionnelles, elle surprend par son authenticité, son goût et son engagement. L’ambition ? Devenir la référence d’un univers culinaire encore méconnu, en apportant plaisir, convivialité et impact positif dans l’alimentation de tous.

Au-delà des produits, AVE Racine défend un modèle d’entreprise local et responsable : de la fourche à l’assiette, la qualité du sourcing et le lien avec les producteurs sont au cœur du projet. Avec la volonté de démocratiser ce savoir-faire, d’essaimer et de former une nouvelle génération de charcutiers végétaux, la startup souhaite faire de Marseille une véritable terre d’experts en charcuterie végétale.

Dans cette mini-interview, Jeremy Emsellem co-fondateur d'AVE Racine revient sur son parcours, son engagement et son expérience au sein du programme AgriFoodTech de KEDGE, Inter-Made et la Cité de l’Agriculture.

1. Tu as déjà connu une première aventure entrepreneuriale avec une savonnerie artisanale. Qu’est-ce que cette première expérience t’a appris, et en quoi t’a-t-elle préparé à créer AVE RACINE ?

💬 " C'est immense ! Pour chacune des étapes, tout semble plus facile et appréhendé avec de moins de peur. Une expérience passée aide aussi à aller plus vite. Pour la partie juridique, admin, BP et modèle économique, je suis moins utopiste et plus réaliste pour la pérennité du projet. Et le dernier point est humain : entreprendre est une affaire de relations sociales entre des associée.e.s, des partenaires, des fournisseurs, des client.e.s."

2. Ton parcours semble traversé par une volonté d’avoir de l’impact. D’où te vient cet engagement, et comment se traduit-il aujourd’hui dans la mission d’AVE RACINE ?

💬 " À mes yeux, une entreprise n'est pas là pour faire de l'argent, mais pour fournir un service qui est utile. Je pense qu'il est utile de prendre soin de la santé de nos clients, de notre planète, de notre France et de nos proches. Ma conscience est arrivée quand j'ai rencontré Alizée Lozac'hmeur de Makesense, en 2014 et qui a mis des mots sur mes premiers projets entrepreneuriaux. Chez Ave Racine, nous nous concentrons à développer de nouvelles techniques agro-alimentaires pour transformer des légumes en charcuterie, et ainsi faire manger plus de légumes et moins de viande. La culture de la viande est catastrophique d'un point de vue écologique. Par ailleurs, la charcuterie n'est pas très bonne pour la santé, et si on peut remplacer ça par des produits remplis de fibres et faibles en cholestérol. Et par ailleurs, c'est bio, fabriqué en France et distribué dans des circuits qui promeuvent une consommation raisonnée."

3. Quel est le cœur du projet AVE RACINE aujourd’hui ? À quels enjeux concrets cherches-tu à répondre dans l’alimentation ou l’agriculture durable ?

💬 " Comme évoqué, nos assiettes se doivent de se végétaliser. Mieux vaut cultiver des terres pour voir pousser des carottes que l'humain va manger, que du maïs, du blé à destination de bovins qui ensuite seront exploitées sur d'autres surfaces encore. 40% des terres sont cultivées pour les animaux. Ça n'a aucun sens! Gardons quelques terres pour les animaux, oui, dans des élevages de qualité, et augmentons les terres pour les humains. 

Chez Ave Racine il y a un autre point qu'on aime mettre en avant : c'est d'être inclusif aux personnes qui aiment la viande ! Oui oui, avec nos techniques traditionnelles et le travail de légumes entiers, nous n'allons pas dans l'ultra transformation qui tente de ressembler à de la viande. Chez nous, le savoir-faire charcutier, avec ses méthodes d'affinages, de salaisons, de fumage, etc. sont respectés. Les produits deviennent beaux, bons et au plus près des valeurs culinaires françaises."

4. Tu mènes actuellement une levée de fonds. Peux-tu nous en dire plus : à quoi va-t-elle servir et quelle est ton ambition à court et moyen terme pour AVE RACINE ?

💬 "Aujourd'hui nous finançons notre première petite usine. Depuis 8 mois nous avons testé plusieurs méthodologies, et maintenant nous avons trouvé le processus qui pourra monter à l'échelle. Par ailleurs, la demande est forte puisque nous avons signé avec 3 distributeurs. Nous levons 400k€ en equity, donc 250k€ ont déjà été souscrits, et 300k€ en non dilutif. 

L'ambition est de développer notre industrialisation, déployer nos produits dans tous les réseaux bios, puis de s'attaquer à la CHR. 

Par ailleurs, nous travaillons sur de nouveaux légumes. La gamme va s'élargir." 

5. Tu es accompagné depuis plusieurs mois par l’incubateur AgriFoodTech porté par KEDGE, Inter-Made et la Cité de l’Agriculture. Qu’est-ce que ce programme t’a apporté de concret dans ton quotidien d’entrepreneur ?

💬 "L'accompagnement permet de se poser les bonnes questions. Comme nous sommes la tête dans le guidon, cela nous force à lever la tête, vérifier que nos bases soient saines et que la société va dans le bon sens. Même chose entre associés, il est toujours bon d'avoir des personnes extérieures pour nous aérer l'esprit. 

Plus concrètement, l'incubateur nous a apporté des contacts directs avec des banques, des acteurs locaux, des conseils sur la commercialisation, des portes d'entrée vers des concours, du conseil stratégique et des apéros entre entrepreneurs. Toujours important également de se rencontrer entre pairs."

6. De nombreuses mises en relation ont été faites à travers le programme d’incubation . Quelles rencontres ou appuis t’ont marqué et ont eu un impact direct sur l’évolution d’AVE RACINE ?

💬 "Il y en a plein, ça va de fournisseurs de légumes, d'avocats, de groupement de Business Angels, de locaux. Il ne faut jamais sous-estimer chaque mise en relation."

7. Quels sont tes prochains grands défis ou jalons d’ici fin 2025 ?

💬 "Préparer Noël: faire des planches de charcuterie pour la raclette."

8. Quel conseil donnerais-tu à un ou une entrepreneur·e sensible à l’impact, qui hésite à rejoindre l’incubateur AgriFoodTech ?

💬 "Même les plus âgés comme moi (40 ans) ont besoin d'accompagnement, toute la vie on a besoin qu'on nous aide, nous porte et nous soutienne, et qu'à certain moment on nous sorte la tête de l'eau. 

Sinon, mon adage préféré : tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin."

Développé par KEDGE Entrepreneurship, Inter-Made et la Cité de l’Agriculture, le programme d’incubation Agri-Food Tech accompagne les startups qui réinventent l’agriculture et l’alimentation durable en région Sud. Situé sur le campus de Marseille (Luminy), cet incubateur, premier du genre en région PACA, a pour mission de :

• Favoriser l’émergence de projets innovants répondant aux enjeux alimentaires et agricoles du territoire

• Soutenir des modèles économiques durables, responsables et solidaires

• Créer des synergies entre entrepreneurs, acteurs locaux, financeurs et experts du secteur

Seule école de commerce labellisée French Tech, KEDGE Business School confirme son engagement en faveur de l’innovation et de l’entrepreneuriat en soutenant des initiatives à fort impact, au service des générations futures.

👉 Diplômés KEDGE, si vous portez un projet dans l’alimentation ou l’agriculture durable, ce programme peut être le tremplin pour accélérer votre aventure entrepreneuriale.