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Sophie Maisant, CEO de Bastille Paris : audace, intuition et sincérité au cœur d’un parcours inspirant
Comment Sophie Maisant, diplômée de KEDGE, a fait l’acquisition de Bastille en y insufflant sa vision
Diplômée de KEDGE Business School, Sophie Maisant a bâti une carrière remarquable au sein des plus grandes maisons de beauté et de luxe. Après plus de vingt ans chez Chanel, Shiseido ou encore Huda Beauty, elle décide en 2022 de reprendre Bastille Parfums, une marque de parfums naturels et engagés.
Aujourd’hui, elle revient sur ce tournant majeur et partage sa vision d’entrepreneure.
🎯 Retrouver le “frisson du possible” : un retour à l’essentiel créatif
À la question « Après plus de 20 ans dans des maisons de beauté et de luxe, qu’est-ce qui vous a donné envie de reprendre Bastille en 2022 ? », voici ce qu’elle explique :
« Après vingt ans à évoluer dans de très belles maisons, j’ai eu envie de revenir à quelque chose de plus simple et de plus vrai : créer avec mes mains, retrouver le frisson du ‘tout est possible’, sentir que je pouvais à nouveau façonner une vision de A à Z.
Bastille est arrivé à un moment où j’avais envie d’alignement. Son engagement, sa liberté, son côté volontiers impertinent… tout résonnait avec ce que j’avais envie de défendre personnellement. En reprenant la marque, j’ai eu l’impression de récupérer un carnet aux premières pages encore blanches et de pouvoir enfin écrire ma propre histoire. »
🗽 Un tournant New-yorkais : Bastille s’exporte et s’impose
Interrogée sur un moment marquant de son aventure, elle raconte :
« Un moment qui reste très fort pour moi est notre lancement chez Credo Beauty aux États-Unis. Nous étions alors la seule marque française référencée, et voir Bastille trouver sa place dans l’enseigne de clean beauty la plus exigeante du pays a été un véritable tournant.
Je me souviens de la fierté et de l’émotion de découvrir nos flacons alignés en boutique à New York, et de sentir que notre vision ‘ultra-naturelle, ultra-transparente’ résonnait auprès d’un public international.
Ce lancement a été plus qu’une réussite commerciale : c’était la confirmation que Bastille avait une légitimité bien au-delà de nos frontières, et que notre engagement pouvait parler à des consommateurs très informés, très exigeants, et profondément en quête de sens.
C’est un moment où j’ai réalisé que la marque pouvait voyager loin… tout en restant fidèle à son ADN français 🇫🇷. »
✨ La niche parfumée : un équilibre permanent entre authenticité et expansion
Sur les défis et opportunités du marché, Sophie Maisant confie :
« Développer une marque de parfum niche aujourd’hui, c’est accepter d’être constamment en équilibre entre ambition et réalisme. Le principal défi, pour moi, est de garder le cap dans un environnement où tout va très vite : les tendances, les attentes des consommateurs, les coûts des matières premières… Rien n’est jamais complètement stable.
Mais c’est aussi ce qui rend l’aventure passionnante. La niche offre une liberté incroyable : celle de créer des parfums qui ne cherchent pas à plaire à tout le monde, mais qui racontent quelque chose de vrai.
Et puis il y a les opportunités que l’on ne voit venir qu’en avançant : une rencontre, un pays qui s’ouvre, un partenaire qui croit en notre vision.
À l’international, j’ai été frappée de voir à quel point une petite maison française peut toucher des clients à l’autre bout du monde dès lors qu’elle incarne quelque chose d’authentique.
En réalité, le plus grand défi — et la plus grande opportunité — est le même : rester fidèle à notre ADN tout en grandissant. C’est cet équilibre qui fait la beauté (et parfois la complexité) de Bastille.
💼 La rigueur du luxe, au service d’une maison artisanale et libre
Quelles compétences ou expériences acquises dans le luxe vous servent le plus aujourd’hui pour diriger et développer Bastille ?
« Ce que mes années dans le luxe m'ont surtout appris, c’est une manière de regarder les choses : avec exigence, curiosité et respect pour le détail. C’est étonnant comme des réflexes acquis chez Chanel ou Shiseido réapparaissent au quotidien chez Bastille dans la façon de sentir une matière première, de penser un lancement, ou même de structurer une équipe.
Mais plus que les compétences techniques, je crois que ce sont les rencontres qui m’ont le plus servi. Travailler aux côtés de créatifs brillants, de parfumeurs passionnés, de dirigeants visionnaires… tout cela m’a appris à écouter avant d’agir, à ne jamais sous-estimer l’intuition, et à garder du courage même quand les projets paraissent démesurés.
Aujourd’hui, Bastille me demande d’être à la fois stratège et artisan, d’avoir la rigueur d’un grand groupe tout en gardant la souplesse d’une jeune maison. Et finalement, mon expérience passée m’a donné exactement cela : la capacité à jongler entre le rêve et le concret, tout en restant fidèle à une vision. »
🎓 “N’attendez pas d’être prêts” : un conseil inspirant pour la nouvelle génération
« Si je devais donner un seul conseil, ce serait de ne pas attendre d’être ‘prêt’. On ne l’est jamais vraiment. Que ce soit dans la beauté ou dans l’entrepreneuriat, on apprend surtout en avançant, en se trompant, en recommençant autrement.
Je crois aussi beaucoup à l’importance de se connaître : comprendre ce qui nous fait vibrer, ce qu’on a envie d’apporter, ce qu’on refuse de sacrifier. Ce secteur peut être intense, mais il est aussi incroyablement généreux pour ceux qui y mettent du sens.
Et puis, entourez-vous bien. L’entrepreneuriat n’a rien d’un voyage solitaire : ce sont les rencontres, les partenaires, les équipes qui transforment une idée en quelque chose de réel.
Enfin, gardez du courage. Les moments de doute font partie du chemin, ils ne disent rien de votre valeur, juste que vous êtes en train de construire quelque chose qui compte. »
