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🎯 Valentin Bertrand, diplĂŽmĂ© de KEDGE et triple athlĂšte paralympique : le sport comme Ă©cole de vie
À 30 ans, il compte dĂ©jĂ  trois Jeux paralympiques, un podium mondial et un parcours acadĂ©mique exigeant menĂ© Ă  KEDGE Business School.

03 novembre 2025 Autres
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Portrait d’un athlĂšte inspirant, lucide et passionnĂ©, qui conjugue performance, rĂ©silience et humilitĂ©.

đŸ”„ Des dĂ©buts marquĂ©s par la passion et la dĂ©termination

C’est presque par hasard que Valentin Bertrand dĂ©couvre l’athlĂ©tisme, il y a quinze ans, en rĂ©gion parisienne. « C’est mon meilleur ami Alexandre qui m’a proposĂ© d’essayer. Au dĂ©but, ce n’était pas trĂšs drĂŽle, mais j’ai trĂšs vite compris que je pouvais me mesurer aux meilleurs dans le monde handisport. »
DĂšs ses premiĂšres compĂ©titions, son potentiel se confirme et l’entraĂźne vers un centre de formation, puis un pĂŽle FranceĂ  Lyon. En parallĂšle, il dĂ©bute une licence STAPS spĂ©cialitĂ© entraĂźnement, combinant Ă©tudes et pratique intensive.


TrĂšs vite, le sport devient plus qu’une passion : un projet de vie. Lorsque le PĂŽle France dĂ©mĂ©nage Ă  Bordeaux, Valentin dĂ©cide de suivre le mouvement. Ce sera un tournant majeur : il rejoint KEDGE Business School pour y prĂ©parer un Master en Management Marketing, convaincu de la complĂ©mentaritĂ© entre la rigueur du sport et les compĂ©tences du monde de l’entreprise.
« J’ai toujours voulu comprendre comment fonctionne un projet, une marque, un partenariat. C’est aussi pour ça que j’ai choisi le marketing : c’est une discipline trĂšs proche de ce qu’on vit dans le sport de haut niveau. »

🚀 KEDGE, un terrain d’apprentissage à taille humaine

Concilier les exigences du haut niveau et celles d’une grande Ă©cole n’a rien d’évident. Valentin a dĂ» faire preuve d’une organisation millimĂ©trĂ©e pour tout mener de front.
« C’est un gros agenda ! » « Ce qui m’a sauvĂ©, c’est d’avoir pu Ă©taler mes deux annĂ©es de master sur trois. Au lieu de 30 heures de cours par semaine, j’en avais environ 15. Ça a tout changĂ©. »
DerriĂšre cette flexibilitĂ©, il retient surtout l’écoute et la comprĂ©hension de KEDGE. « L’école a compris mon projet. J’ai dĂ©jĂ  Ă©tĂ© confrontĂ© Ă  des gens qui minimisaient l’handisport. À KEDGE, j’ai senti l’inverse : du respect, de l’intĂ©rĂȘt, et surtout une envie de m’aider Ă  rĂ©ussir. »
Entre les entraĂźnements, les cours, les dĂ©placements et les rĂ©visions, Valentin se construit un rythme exigeant mais porteur. Il Ă©voque avec reconnaissance le soutien de ses camarades : « Beaucoup m’ont aidĂ© Ă  prendre les notes, Ă  rattraper les cours. Cette solidaritĂ© m’a permis de rester concentrĂ© sur mes objectifs sportifs. »
MalgrĂ© les difficultĂ©s liĂ©es Ă  la pĂ©riode du Covid, il garde un souvenir fort de ces trois annĂ©es : « J’ai appris Ă  mieux me connaĂźtre, Ă  m’adapter, Ă  gĂ©rer la pression. Ce que j’ai vĂ©cu Ă  KEDGE, c’est aussi une autre forme d’entraĂźnement. »

đŸ‡łđŸ‡± L’appel de l’international et la rĂ©alitĂ© du sport professionnel

DiplĂŽme en poche, Valentin prend une dĂ©cision audacieuse : partir s’entraĂźner Ă  Amsterdam. LĂ -bas, il rejoint un groupe de dix athlĂštes composĂ© de sept paralympiens et de trois athlĂštes valides de haut niveau. « C’est un groupe ultra-compĂ©titif, trĂšs professionnel. Tous ont au moins une mĂ©daille mondiale. Je suis le seul Français, le seul international. »
Cette immersion dans un environnement Ă©tranger transforme sa vision du sport. « Aux Pays-Bas, la mentalitĂ© est diffĂ©rente. L’approche de l’entraĂźnement, la rigueur, la gestion du quotidien
 tout est plus structurĂ©, plus collectif aussi. Et puis, c’est passionnant de dĂ©couvrir une autre culture, un autre rapport au sport. »

 

Mais la vie d’un athlĂšte paralympique reste semĂ©e d’obstacles, notamment financiers. AprĂšs les Jeux de Paris 2024, Valentin fait face à une forte baisse de financements. « Avant les Jeux, beaucoup d’entreprises promettaient monts et merveilles. AprĂšs, tout s’est arrĂȘtĂ©. Mon budget est passĂ© de 70 000 Ă  22 000 euros. »
Une dĂ©sillusion qu’il partage, mais avec rĂ©alisme : « En tant qu’athlĂšte, on est comme des entrepreneurs : on construit notre projet, on gĂšre nos partenariats, notre communication, notre image. Sauf que le produit, c’est nous-mĂȘmes et notre performance. »

 

Aujourd’hui, Valentin continue Ă  s’entraĂźner au plus haut niveau tout en cherchant activement de nouveaux sponsors. « J’aimerais m’associer Ă  des entreprises qui croient au sport comme vecteur d’émotion et d’impact social, qui comprennent que soutenir un athlĂšte paralympique, c’est aussi soutenir un message fort sur la rĂ©silience, la diversitĂ© et la performance durable. »
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🏃 Des performances de haut vol et une vision lucide du sport

MalgrĂ© les difficultĂ©s, Valentin continue Ă  performer au plus haut niveau. En 2023, il dĂ©croche la mĂ©daille de bronze aux Championnats du monde Ă  Paris, et cette annĂ©e il bat le record de France dans sa catĂ©gorie avec un saut Ă  6m21 — la deuxiĂšme meilleure performance mondiale de l’annĂ©e.

« Ce sont des moments intenses, qui te rappellent pourquoi tu fais tout ça. Mais ce qui me marque le plus, c’est tout ce qu’il y a autour : les rencontres, les voyages, la dĂ©couverte d’autres maniĂšres de s’entraĂźner. »

 

Lucide, il ne cache pas les revers du haut niveau : « Quand tu gagnes, tout le monde t’appelle. Quand tu performes moins, ton tĂ©lĂ©phone sonne moins. C’est le jeu. »
MalgrĂ© tout, son regard reste tournĂ© vers l’avenir. Il prĂ©pare dĂ©jĂ  les Championnats d’Europe 2026 Ă  Paris, puis les Championnats du Monde en 2027, avant de viser les Jeux paralympiques de Los Angeles 2028, si les financements le permettent.

💬 Le message de Valentin aux kedgers : savourer le chemin et rester humain

À travers son expĂ©rience, Valentin partage un message sincĂšre Ă  destination des Ă©tudiants et diplĂŽmĂ©s de KEDGE :

« Soyez sérieux, sans vous prendre au sérieux. »

 

Cette phrase, hĂ©ritĂ©e de son coach, rĂ©sume toute sa philosophie de vie. Pour lui, la rĂ©ussite ne se rĂ©sume ni aux mĂ©dailles ni aux titres, mais à l’attitude et Ă  la maniĂšre de progresser.
« Quand on atteint un certain niveau — dans le sport ou dans le monde professionnel — on peut vite se prendre trop au sĂ©rieux. On pense que ce qu’on fait est capital, alors qu’il y a toujours plus important. Il faut ĂȘtre rigoureux, donner le meilleur de soi-mĂȘme, mais rester quelqu’un de bien, de simple. »

 

Il insiste aussi sur l’importance de profiter du parcours :
« Quand j’ai gagnĂ© ma mĂ©daille mondiale, j’étais seul dans mon lit deux heures aprĂšs. C’est lĂ  que j’ai compris que le plus beau, ce n’était pas le rĂ©sultat, mais tout ce que j’avais vĂ©cu pour y arriver. Les Ă©tudiants ou jeunes diplĂŽmĂ©s doivent garder ça en tĂȘte : l’aventure compte autant, sinon plus, que la destination. »
Valentin encourage les Kedgers à oser, tenter, Ă©chouer parfois, mais surtout savourer les petites victoires. « Monter un projet, lancer une boĂźte, dĂ©crocher un job
 tout ça, c’est dĂ©jĂ  Ă©norme. Ce qu’on retient au final, ce n’est pas la rĂ©ussite pure, c’est tout le chemin parcouru pour y arriver. »

Aujourd’hui, entre rigueur sportive et optimisme tranquille, Valentin Bertrand poursuit son aventure avec passion et luciditĂ©.
« Le sport, c’est une Ă©cole de vie. C’est dur, c’est injuste parfois, mais c’est aussi ce qu’il y a de plus beau. Parce que, quelle que soit la situation, il reste toujours une Ă©motion, un frisson, une envie de se dĂ©passer. »