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đŻ Valentin Bertrand, diplĂŽmĂ© de KEDGE et triple athlĂšte paralympique : le sport comme Ă©cole de vie
à 30 ans, il compte déjà trois Jeux paralympiques, un podium mondial et un parcours académique exigeant mené à KEDGE Business School.
Portrait dâun athlĂšte inspirant, lucide et passionnĂ©, qui conjugue performance, rĂ©silience et humilitĂ©.
đ„ Des dĂ©buts marquĂ©s par la passion et la dĂ©termination
Câest presque par hasard que Valentin Bertrand dĂ©couvre lâathlĂ©tisme, il y a quinze ans, en rĂ©gion parisienne. « Câest mon meilleur ami Alexandre qui mâa proposĂ© dâessayer. Au dĂ©but, ce nâĂ©tait pas trĂšs drĂŽle, mais jâai trĂšs vite compris que je pouvais me mesurer aux meilleurs dans le monde handisport. »
DĂšs ses premiĂšres compĂ©titions, son potentiel se confirme et lâentraĂźne vers un centre de formation, puis un pĂŽle FranceĂ Lyon. En parallĂšle, il dĂ©bute une licence STAPS spĂ©cialitĂ© entraĂźnement, combinant Ă©tudes et pratique intensive.
TrĂšs vite, le sport devient plus quâune passion : un projet de vie. Lorsque le PĂŽle France dĂ©mĂ©nage Ă Bordeaux, Valentin dĂ©cide de suivre le mouvement. Ce sera un tournant majeur : il rejoint KEDGE Business School pour y prĂ©parer un Master en Management Marketing, convaincu de la complĂ©mentaritĂ© entre la rigueur du sport et les compĂ©tences du monde de lâentreprise.
« Jâai toujours voulu comprendre comment fonctionne un projet, une marque, un partenariat. Câest aussi pour ça que jâai choisi le marketing : câest une discipline trĂšs proche de ce quâon vit dans le sport de haut niveau. »
đ KEDGE, un terrain dâapprentissage Ă taille humaine
Concilier les exigences du haut niveau et celles dâune grande Ă©cole nâa rien dâĂ©vident. Valentin a dĂ» faire preuve dâune organisation millimĂ©trĂ©e pour tout mener de front.
« Câest un gros agenda ! » « Ce qui mâa sauvĂ©, câest dâavoir pu Ă©taler mes deux annĂ©es de master sur trois. Au lieu de 30 heures de cours par semaine, jâen avais environ 15. Ăa a tout changĂ©. »
DerriĂšre cette flexibilitĂ©, il retient surtout lâĂ©coute et la comprĂ©hension de KEDGE. « LâĂ©cole a compris mon projet. Jâai dĂ©jĂ Ă©tĂ© confrontĂ© Ă des gens qui minimisaient lâhandisport. Ă KEDGE, jâai senti lâinverse : du respect, de lâintĂ©rĂȘt, et surtout une envie de mâaider Ă rĂ©ussir. »
Entre les entraĂźnements, les cours, les dĂ©placements et les rĂ©visions, Valentin se construit un rythme exigeant mais porteur. Il Ă©voque avec reconnaissance le soutien de ses camarades : « Beaucoup mâont aidĂ© Ă prendre les notes, Ă rattraper les cours. Cette solidaritĂ© mâa permis de rester concentrĂ© sur mes objectifs sportifs. »
MalgrĂ© les difficultĂ©s liĂ©es Ă la pĂ©riode du Covid, il garde un souvenir fort de ces trois annĂ©es : « Jâai appris Ă mieux me connaĂźtre, Ă mâadapter, Ă gĂ©rer la pression. Ce que jâai vĂ©cu Ă KEDGE, câest aussi une autre forme dâentraĂźnement. »
đłđ± Lâappel de lâinternational et la rĂ©alitĂ© du sport professionnel
DiplĂŽme en poche, Valentin prend une dĂ©cision audacieuse : partir sâentraĂźner Ă Amsterdam. LĂ -bas, il rejoint un groupe de dix athlĂštes composĂ© de sept paralympiens et de trois athlĂštes valides de haut niveau. « Câest un groupe ultra-compĂ©titif, trĂšs professionnel. Tous ont au moins une mĂ©daille mondiale. Je suis le seul Français, le seul international. »
Cette immersion dans un environnement Ă©tranger transforme sa vision du sport. « Aux Pays-Bas, la mentalitĂ© est diffĂ©rente. Lâapproche de lâentraĂźnement, la rigueur, la gestion du quotidien⊠tout est plus structurĂ©, plus collectif aussi. Et puis, câest passionnant de dĂ©couvrir une autre culture, un autre rapport au sport. »
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Mais la vie dâun athlĂšte paralympique reste semĂ©e dâobstacles, notamment financiers. AprĂšs les Jeux de Paris 2024, Valentin fait face Ă Â une forte baisse de financements. « Avant les Jeux, beaucoup dâentreprises promettaient monts et merveilles. AprĂšs, tout sâest arrĂȘtĂ©. Mon budget est passĂ© de 70 000 Ă 22 000 euros. »
Une dĂ©sillusion quâil partage, mais avec rĂ©alisme : « En tant quâathlĂšte, on est comme des entrepreneurs : on construit notre projet, on gĂšre nos partenariats, notre communication, notre image. Sauf que le produit, câest nous-mĂȘmes et notre performance. »
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Aujourdâhui, Valentin continue Ă sâentraĂźner au plus haut niveau tout en cherchant activement de nouveaux sponsors. « Jâaimerais mâassocier Ă des entreprises qui croient au sport comme vecteur dâĂ©motion et dâimpact social, qui comprennent que soutenir un athlĂšte paralympique, câest aussi soutenir un message fort sur la rĂ©silience, la diversitĂ© et la performance durable. »
En tant que collaborateur d'une entreprise ou entrepreneur, vous ĂȘtes intĂ©ressĂ© ? Vous pouvez le contacter directement Valentin đÂ
đ Des performances de haut vol et une vision lucide du sport
MalgrĂ© les difficultĂ©s, Valentin continue Ă performer au plus haut niveau. En 2023, il dĂ©croche la mĂ©daille de bronze aux Championnats du monde Ă Paris, et cette annĂ©e il bat le record de France dans sa catĂ©gorie avec un saut Ă 6m21 â la deuxiĂšme meilleure performance mondiale de lâannĂ©e.
« Ce sont des moments intenses, qui te rappellent pourquoi tu fais tout ça. Mais ce qui me marque le plus, câest tout ce quâil y a autour : les rencontres, les voyages, la dĂ©couverte dâautres maniĂšres de sâentraĂźner. »
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Lucide, il ne cache pas les revers du haut niveau : « Quand tu gagnes, tout le monde tâappelle. Quand tu performes moins, ton tĂ©lĂ©phone sonne moins. Câest le jeu. »
MalgrĂ© tout, son regard reste tournĂ© vers lâavenir. Il prĂ©pare dĂ©jĂ les Championnats dâEurope 2026 Ă Paris, puis les Championnats du Monde en 2027, avant de viser les Jeux paralympiques de Los Angeles 2028, si les financements le permettent.
đŹ Le message de Valentin aux kedgers : savourer le chemin et rester humain
à travers son expérience, Valentin partage un message sincÚre à destination des étudiants et diplÎmés de KEDGE :
« Soyez sérieux, sans vous prendre au sérieux. »
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Cette phrase, hĂ©ritĂ©e de son coach, rĂ©sume toute sa philosophie de vie. Pour lui, la rĂ©ussite ne se rĂ©sume ni aux mĂ©dailles ni aux titres, mais Ă Â lâattitude et Ă la maniĂšre de progresser.
« Quand on atteint un certain niveau â dans le sport ou dans le monde professionnel â on peut vite se prendre trop au sĂ©rieux. On pense que ce quâon fait est capital, alors quâil y a toujours plus important. Il faut ĂȘtre rigoureux, donner le meilleur de soi-mĂȘme, mais rester quelquâun de bien, de simple. »
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Il insiste aussi sur lâimportance de profiter du parcours :
« Quand jâai gagnĂ© ma mĂ©daille mondiale, jâĂ©tais seul dans mon lit deux heures aprĂšs. Câest lĂ que jâai compris que le plus beau, ce nâĂ©tait pas le rĂ©sultat, mais tout ce que jâavais vĂ©cu pour y arriver. Les Ă©tudiants ou jeunes diplĂŽmĂ©s doivent garder ça en tĂȘte : lâaventure compte autant, sinon plus, que la destination. »
Valentin encourage les Kedgers Ă Â oser, tenter, Ă©chouer parfois, mais surtout savourer les petites victoires. « Monter un projet, lancer une boĂźte, dĂ©crocher un job⊠tout ça, câest dĂ©jĂ Ă©norme. Ce quâon retient au final, ce nâest pas la rĂ©ussite pure, câest tout le chemin parcouru pour y arriver. »
Aujourdâhui, entre rigueur sportive et optimisme tranquille, Valentin Bertrand poursuit son aventure avec passion et luciditĂ©.
« Le sport, câest une Ă©cole de vie. Câest dur, câest injuste parfois, mais câest aussi ce quâil y a de plus beau. Parce que, quelle que soit la situation, il reste toujours une Ă©motion, un frisson, une envie de se dĂ©passer. »
